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DAC - le portail d'information de l'association Développer Autrement le Congo (DAC).

29 Jan

Congo-Brazzaville : Un bilan en trompe œil 2 : Quelle politique de redistribution sociale des richesses ?

Publié par Berijc

Les congolais ne croient plus au Père Noël. Depuis 13 ans, les années passent et malheureusement se ressemblent car leurs portes monnaies subissent sans cesse les effets pervers d’une crise qui ne dit pas son nom. Une petite musique soucieuse orchestrée par un son de repli sur soi, de tristesse de colère mais surtout d’inquiétude. Comment faire pour passer les fêtes de fin d’années en ayant assuré ne fusse qu’un repas dans la journée ? Faut-il le marteler de nouveau qu’il y a urgence de s’intéresser davantage aux situations des plus démunies qui croupissent au seuil du dénuement ? Cette population livrée à elle-même a assez du déni de reconnaissance par le gouvernement de leurs conditions dégradantes au jour le jour.

Les Congolais qui ont de la chance d’avoir un travail souvent subalterne restent accrochés à la promesse faite de rehausser le SMIC dès le 1er janvier 2011. Ces mesures seront-elles significatives pour aider ces populations à sortir de la pauvreté ?

A titre de rappel, Le salaire minimum congolais est de 49 996 f Cfa par mois et le chômage touche 39% de la population active. Se loger, se nourrir, se vêtir et se soigner sont devenus des rêves cauchemardesques pour toute cette frange de la population. Et la situation ne va pas en s’améliorant. Selon la banque mondiale 39% des 800.000 chômeurs environ vivent aujourd’hui dans un foyer dont un seul membre travaille et touche le SMIC. Beaucoup de ses défavorisés retournent chez leurs parents pour combler le déficit et espérer joindre les deux bouts du mois.

Quelques prix des produits à la date du 25 décembre 2010

Au moment où l’économie congolaise recouvre une grande partie de son autonomie due à la réduction de la dette par les nombreux pays bailleurs de fonds, il serait injustifié que le peuple ne puisse pas bénéficier de ces retombées. D’autant plus que c’est pour justement lutter contre la pauvreté que ces pays ont consentis à éponger la dette congolaise.

Au regard de la progression du coût exorbitant de la vie et de la flambée des prix des produits, Il est indispensable que le gouvernement congolais accède à une amélioration significative des conditions de vie des plus défavorisés. Bien qu’il ne soit pas exclut que La solidarité correspond à une responsabilité à la fois individuelle et sociale. Ce sont deux dimensions qui se renforcent mutuellement. La liberté individuelle n'est atteignable, dans une société démocratique, qu'à la condition d'offrir à chacun la possibilité de l'exercer pleinement. Cette ambition passe par le recours à la notion de responsabilité sociale. Avant d'incriminer les plus faibles en les rendant responsables de leur sort, il faudrait se poser la question des responsabilités de nos autorités dans la défaillance du système économique et social. Que fait notre gouvernement pour rééquilibrer les inégalités salariales qui causent tant d’humiliations et de souffrances ? A-t-on mis en place une politique de surveillance des prix des produits qui ne soient pas en inadéquation avec les revenus de la majorité des congolais ?

En référence au tableau ci-dessus, nous constatons qu’il est difficile pour une famille moyenne de trois individus (Père, mère et un enfant) dont un seul membre de la famille travaille et ne touchant que le smic de s’offrir un vrai repas tous les jours. Il faut stopper l’hémorragie permanente du pillage des fonds publics qui crucifie tant notre système social.

Certains économistes sursautent déjà sur leur chaise en lisant ces passages, car leur théorie sur la rigueur et la gestion sécuritaire des finances est incompatible avec une possibilité de revalorisation globale du SMIC. Sans vouloir contredire leur orientation, nous nous posons les questions suivantes : Comment justifient-ils une augmentation de plus 30% des salaires des députés, magistrats, ministres, officiers, conseillers politiques…culminant parfois jusqu'à dépasser plus de la moitié de la masse salariale globale du pays ? Quelle est cette théorie économiste qui accrédite l’augmentation salariale d’une portion de la population à hauteur de plus 30% en espérant ainsi rééquilibrer un système social décadent ?

La solidarité dont nous faisons allusion ici est la condition sine qua non du redécollage. Le retour de l'investissement dans le capital humain, dans la protection sociale, dans des emplois de qualité, ne constitue pas une dépense superflue. Il s'agit au contraire d'accroître notre efficacité collective à sortir le Congo par le haut. Face à une économie de plus en plus flexible et globalisée, la comparaison du Congo avec d'autres pays africains (Gabon et Guinée équatoriale dont le SMIC est au dessus de 150.000 F Cfa par exemple) nous montre qu'il existe des marges d'autonomie pour des reformes sociales en faveur d'une intégration plus solidaire. La fin de l’année 2010 et tout son corolaire positive (annulation globale de la dette, une économie qui tend à sortir progressivement de la crise doit être un moment privilégiée pour réfléchir ensemble sur les fondements de cette solidarité à réinventer. Autrement comment comprendre, tout cet étalage d’opulence de la part des dignitaires actuels si le statut quo persiste privant ainsi la majorité des congolais d’une vie meilleure.

Le prix du baril du pétrole oscille 90 dollars et en l’absence de dettes extérieures, Les comptes bancaires du Congo sont semble-t-il en surlidiquité. Pourquoi ne pas instaurer une véritable politique sociale de redistribution des richesses ?

PRODUITS

PRIX

Pain

F CFA 150

Manioc

FCFA 100 & 700

Sac de Ciment

5800 à 6800 F CFA

Sac de foufou

Varie entre 18.000 et 23.000 F CFA



Bouteille d’huile

Locale 900 F CFA le litre

Prix d’une course de taxi

Cela dépend du trajet sinon qu’actuellement la course est à 1000 FCFA (officieusement) ; officiellement elle est à 700 F Cfa

Prix d’un vol aérien Brazza-Pointe-Noire

Varie entre 30.000 et 45.000 FCFA

Cela dépend aussi des compagnies

Prix d’un trajet Brazza-Pointe-Noire par train

FCFA 11.000 et 8500 (première et deuxième classe)

Prix d’une chambre d’Hôtel 2 étoiles

30.000, 35.000, 40.000 et plus

Prix d’un trajet en bus

150 F CFA/demi-terrain

Prix d’une consultation en clinique ou hôpital

F CFA 3000 Hôpital de l’état,

5000 et plus cliniques privés

Prix d’un appel téléphonique (mobile ou téléphone filaire)

Plusieurs variantes, il y a des unités de 200 F CFA ,500 F CFA, 1000 F CFA, 2500 F CFA, 2000F CFA, et 5000 F CFA (l’appel est à 1 franc la seconde)

Prix moyen tarif électricité

F CFA 14.000 (forfait)

Prix moyen tarif eau

11.500 F CFA (forfait)

Bourse d’un étudiant

30.000 F CFA

Prix d’un poulet entier

(Varie selon le poids) le prix moyen est de 2500 F CFA

Prix d’un kilo de viande

F CFA 2500 viande (locale) et 2800 F CFA importée

Prix d’un litre de pétrole lampant

1000 F CFA

Prix d’un litre d’essence

600 F CFA

 

 

Au moment où l’économie congolaise recouvre une grande partie de son autonomie due à la réduction de la dette par les nombreux pays bailleurs de fonds, il serait injustifié que le peuple ne puisse pas bénéficier de ces retombées. D’autant plus que c’est pour justement lutter contre la pauvreté que ces pays ont consentis à éponger la dette congolaise.

Au regard de la progression du coût exorbitant de la vie et de la flambée des prix des produits, Il est indispensable que le gouvernement congolais accède à une amélioration significative des conditions de vie des plus défavorisés. Bien qu’il ne soit pas exclut que La solidarité correspond à une responsabilité à la fois individuelle et sociale. Ce sont deux dimensions qui se renforcent mutuellement. La liberté individuelle n'est atteignable, dans une société démocratique, qu'à la condition d'offrir à chacun la possibilité de l'exercer pleinement. Cette ambition passe par le recours à la notion de responsabilité sociale. Avant d'incriminer les plus faibles en les rendant responsables de leur sort, il faudrait se poser la question des responsabilités de nos autorités dans la défaillance du système économique et social. Que fait notre gouvernement pour rééquilibrer les inégalités salariales qui causent tant d’humiliations et de souffrances ? A-t-on mis en place une politique de surveillance des prix des produits qui ne soient pas en inadéquation avec les revenus de la majorité des congolais ?

En référence au tableau ci-dessus, nous constatons qu’il est difficile pour une famille moyenne de trois individus (Père, mère et un enfant) dont un seul membre de la famille travaille et ne touchant que le smic de s’offrir un vrai repas tous les jours. Il faut stopper l’hémorragie permanente du pillage des fonds publics qui crucifie tant notre système social.

Certains économistes sursautent déjà sur leur chaise en lisant ces passages, car leur théorie sur la rigueur et la gestion sécuritaire des finances est incompatible avec une possibilité de revalorisation globale du SMIC. Sans vouloir contredire leur orientation, nous nous posons les questions suivantes : Comment justifient-ils une augmentation de plus 30% des salaires des députés, magistrats, ministres, officiers, conseillers politiques…culminant parfois jusqu'à dépasser plus de la moitié de la masse salariale globale du pays ? Quelle est cette théorie économiste qui accrédite l’augmentation salariale d’une portion de la population à hauteur de plus 30% en espérant ainsi rééquilibrer un système social décadent ?

La solidarité dont nous faisons allusion ici est la condition sine qua non du redécollage. Le retour de l'investissement dans le capital humain, dans la protection sociale, dans des emplois de qualité, ne constitue pas une dépense superflue. Il s'agit au contraire d'accroître notre efficacité collective à sortir le Congo par le haut. Face à une économie de plus en plus flexible et globalisée, la comparaison du Congo avec d'autres pays africains (Gabon et Guinée équatoriale dont le SMIC est au dessus de 150.000 F Cfa par exemple) nous montre qu'il existe des marges d'autonomie pour des reformes sociales en faveur d'une intégration plus solidaire. La fin de l’année 2010 et tout son corolaire positive (annulation globale de la dette, une économie qui tend à sortir progressivement de la crise doit être un moment privilégiée pour réfléchir ensemble sur les fondements de cette solidarité à réinventer. Autrement comment comprendre, tout cet étalage d’opulence de la part des dignitaires actuels si le statut quo persiste privant ainsi la majorité des congolais d’une vie meilleure.

Le prix du baril du pétrole oscille 90 dollars et en l’absence de dettes extérieures, Les comptes bancaires du Congo sont semble-t-il en surlidiquité. Pourquoi ne pas instaurer une véritable politique sociale de redistribution des richesses ?

Jean-Claude BERI :  www.dac-presse.com

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