L’autopsie d’un dictateur

L'autopsie d'un dictateur

Par Michel NGUIMBI MANDZILA

La Renaissance est considérée comme une période de grand bouleversement qui, au XVI eme siècle, a placé l’homme au centre de l’univers et l’ère moderne a sanctuarisé la liberté de l’individu au XVII eme siècle. On aurait pu penser que logiquement le 
XX eme siècle constituerait une période de paix au cours de laquelle la démocratie triompherait. 
Or contrairement à ces espoirs légitimes, le XX eme siècle devait connaître les pires conflits de l’histoire de l’humanité conflits étroitement liés à une nouvelle forme de despotisme apparue sous le nom de dictature c’est à dire le pouvoir absolu.
Tous ces dictateurs que rien ne distinguait a priori des autres ont pu s’octroyer le pouvoir qui aurait pu être celui du peuple. 
Dans cet objectif ils ont imposé au peuple une cure de déshumanisation, l’adhésion à une idéologie qu’entretien l’embrigadement d’une ethnie ou d’une famille suprémaciste à d’autres groupes soient ils minoritaires ou non. 
Les pères fondateurs de cette oligarchie de la confiscation du pouvoir sont bien connus Ils détiennent la souveraineté de tout un peuple c’est l’ivresse absolue du pouvoir de l’incarnation par la terreur. Le régime totalitaire repose sur trois piliers : le contrôle total de la société, la toute-puissance du parti et de son chef et enfin l’usage de la terreur pour anéantir toute forme de contestation.
Comme Mussolini, Hitler et Staline leur credo c’est la création d’un homme nouveau.
Certains chercheurs parlent de l’hérédité criminelle avec des caractères acquis comme facteurs de l’évolution des espèces donc la possibilité d’infléchir les lois naturelles et de soumettre la nature à la mystique, les hommes s’enivrent du pouvoir de tout temps, non seulement le dirigeant s’octroie le monopole du pouvoir ce qui est le propre de la dictature mais il entend également contrôler entièrement la masse de la population comprise dans son ensemble puisque l’individu n’est plus pris en considération. 
Qu’il s’agisse de la dictature du prolétariat défendue par la révolution bolchevique de 1917, du fascisme inauguré par Benito Mussolini en Italie au début des années 1920, du nationalisme sous toutes ses formes depuis le nazisme hitlérien jusqu’aux régimes radicaux adoptés après la décolonisation en Asie et en Afrique, ou encore du populisme sud-américain, le XX siècle a vu se succéder tout au long des décennies, de nouvelles formes de dictateurs, aux profils et idéologies variés ayant pour point commun essentiel de s’octroyer un pouvoir personnel et absolu au détriment de toute forme de liberté. 
Ces régimes menés par des hommes aux ambitions souvent démesurées et aux idéologies parfois démoniaques, ont mené le XX siècle dans les tourments inouïs. 
C’est pourquoi notre tâche demeure immense pour restaurer le dialogue sans stigmatiser nos propres compatriotes mais également avoir recours à la plus grande fermeté et nécessaire. C’est peut être à ce prix que se maintiendra l’espoir de voir un jour prochain notre pays renoncer aux politiques radicales et ethniques au risque de voir chez certains la tentation de maintenir les pires régimes et chez d’autres s’affirmer la volonté de confier le pays à de nouveaux dictateurs faisant réapparaître le spectre de l’enfer où les tragiques erreurs du passé…

Michel NGUIMBI MANDZILA