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11 Mar

Congo Brazzaville Nos oreilles ont beaucoup souffert Et nos cœurs, nos esprits et nos âmes ont pris le relais de la souffrance.

Publié par Berijc

Congo Brazzaville  Nos oreilles ont beaucoup souffert  Et nos cœurs, nos esprits et nos âmes ont pris le relais de la souffrance.

 

Congo Brazzaville

Nos oreilles ont beaucoup souffert

Et nos cœurs, nos esprits et nos âmes ont pris le relais de la souffrance.

 

 

Par   Ouabari Mariotti

 

 

M. Hydevert Mouagny, Député de la Majorité Présidentielle, au Congo Brazzaville, en son âme et conscience, avec la liberté de parole et d'action qui le caractérisent, a laissé entendre, de sa propre bouche, que l'insécurité sous le Président Pascal Lissouba avait été sciemment orchestrée pour gêner la gouvernance de ce dernier.

On imagine que M. Hydevert Mouagny, lui même, devait être partisan de cette installation de l'insécurité. Et par extension, le camp politique opposé au Président Pascal Lissouba. Parce que ne pouvait gêner le pouvoir du Président Pascal Lissouba que celui qui s'opposait, de fait, à la marche harmonieuse, pour des intérêts nationaux de l'exercice du Président Pascal Lissouba.

En politique, voies légales, démocratiques on non, on trouble un système en place pour des velléités de changement et d'appropriation aux fins de se donner les moyens de gouverner à son tour.

On comprend alors, 27 ans après les violences du 5 juin 1997, à Brazzaville, la raison fondamentale, motif réel, de ces tragiques événements qui ont embrasé la capitale congolaise, fait des milliers victimes, endeuillé des familles, détruit des immobilisations, et, en dernier ressort, contraint de nombreux partisans du Président Pascal Lissouba à un exil forcé à l'étranger. Un exil où le Président Pascal Lissouba trouvera la mort, le 24 août 2020, à Perpignan, dans le Sud de la France. J'y perdrais mon épouse, Mave, et un enfant de 15 ans Didi O.

Le temps est passé. Ce qui est passé est passé Mais, les violences du 5 juin 1997 valaient-elles la peine? J'estime que non. Les élections présidentielles, sanctionnant le mandat du Président Pascal arrivaient. Leur préparation était collégiale. Les représentants de l'opposition y prenaient part. Ce sont ces violences qui ont été à la base du report objectif de l'élection présidentielle décidée par le Conseil Constitutionnel, avec à sa tête, M. Note Agathon.

Autant les brutalités dans Brazzaville et ses environs se sont accrues lorsque le report des présidentielles a été arrêté, parce que clamé illégal par l'opposition de l'époque, autant le Président Denis Sassou Nguesso ne s'est pas empêché de modifier la Constitution en 2015, pour se créer les conditions d'un troisième mandat en 2016, au prix des violences qui ont généré des détentions des candidats Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa.

Le 15 août 2024, le Congo Brazzaville célébrera les 64 ans de son indépendance. Cette durée semble ne pas jouer sur l'état d'esprit et la faculté des dirigeants congolais à mieux gouverner notre pays.

Depuis l'indépendance, les pouvoirs qui se succèdent se cherchent toujours, semblant naviguer à vue. Et pourtant, je l'ai écrit, le 7 mars 2024, le Congo Brazzaville est pays merveilleux. Un don de Dieu. Rien ne lui manque pour être cette Nation modèle, à tous points de vue.

Mr Hydevert Mouagny, nos oreilles ont beaucoup souffert. Et nos coeurs, nos esprits et nos âmes ont pris le relais de la souffrance. Député de la Majorité Présidentielle vous êtes. J'ose croire que, du fond de coeur, vous ferez amende honorable, parce que le 5 juin 1997 est une désastre. Une guerre de la Nation congolaise contre elle-même. Elle n'a pas fait avancer le Congo. La cohésion et l'unité nationales peinent à se construire. L'économie, en dépit d'immenses ressources naturelles dont dispose le pays traîne à se développer. Le chômage, particulièrement, celui des jeunes est élevé. Le cri sur l'arrêt des anti-valeurs s'évanouit, dans lair, sans résultat.

L'arrière pays et les cités ne se modernisent pas. L'effet d'entraînement au travail des Congolais est lourd. Les autorités, ne s'en imposant pas comme référence. Les Congolais attendent de leurs dirigeants la phrase symbolique et pleine de résonance productive "Faites comme nous".

 

Paris 11 mars 2024

Ouabari Mariotti

Ancien Garde des Sceaux

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