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DAC - le portail d'information de l'association Développer Autrement le Congo (DAC).

15 May

DE LA CONCESSION DES TERRES CONGOLAISES AU RWANDA POUR INTÉRÊTS DE POUVOIR !

Publié par Berijc

DE LA CONCESSION DES TERRES CONGOLAISES AU RWANDA POUR INTÉRÊTS DE POUVOIR !

DE LA CONCESSION DES TERRES CONGOLAISES AU RWANDA POUR INTÉRÊTS DE POUVOIR !

Qui arrêtera Sassou-Nguesso, plus que jamais habité par le syndrome d'Hubris, dans son ambition de dominer, de spolier et d'humilier ses compatriotes laminés par quarante ans d'une dictature radicale ?

Malgré moultes dénonciations et réactions de ceux-ci contre des accords pour le moins obscurs, parce que clairement illégaux, entre le pouvoir congolais et le pouvoir rwandais portant concession de dizaines de milliers d'hectares de terres arables, ces accords sont passés dans la phase exécutoire, semant le désarroi auprès de plusieurs familles congolaises pour lesquelles le patrimoine n'est désormais plus réduit qu'à la terre.

C'est sur cette problématique que nous a été posée cette question, le 24 octobre, en marge d'une interview sur la recrudescence des coups d'État en Afrique....

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QUAND L'ÉTERNEL CONSPIRATEUR CONTRE LE CONGO ET LES CONGOLAIS, SASSOU NGUESSO, S'EN PREND ET LIQUIDE LES BIJOUX DES FAMILLES !

Atteint du syndrome d'Hubris, Sassou-Nguesso, bientôt quarante ans au pouvoir, et dans sa dernière ligne droite, n'a pas trouvé mieux pour humilier les Congolais contre lesquels il ne cesse de se venger que de concéder une partie du territoire national à l'État Rwandais ! Pourquoi ce pied de nez ?

 

Par 

Felix Bankounda Mpele

Enseignant-Chercheur, Juriste et Politologue, consultant, Constitutionnaliste

 

Égal à lui-même, on ne le dira jamais assez, Sassou Nguesso, sans scrupules, champion d'Afrique, toutes saisons confondues, de l'incompétence politique, de la kleptocratie et de la violence politique, celui-là même qui en presque quarante ans d'exercice du pouvoir n'aura pas réussi à assurer à ses compatriotes les simples besoins animaux (eau, nourriture, habitat) et l'électricité, dans un environnement qui a pourtant toutes les ressources pour cela, a subitement eu le génie d'une nouvelle astuce : principalement la concession de 12 000 hectares de terres arables à l'État Rwandais, assortie de plusieurs autres mesures dont le transfèrement de plusieurs compétences habituelles de l'État et des collectivités locales. C'est par le biais d'un « ACCORD CADRE DE PARTENARIAT ÉCONOMIQUE, DE LA PROMOTION ET DE LA PROTECTION DES INVESTISSEMENTS ENTRE LA RÉPUBLIQUE DU CONGO ET LA RÉPUBLIQUE DU RWANDA »*, du 12 avril 2022, qu'il a réalisé son exploit.

Cela, au mépris des textes en vigueur et sans consultation des organes constitués, dont l'approbation lui est pourtant d'avance acquise, contexte autocratique oblige.

Pourquoi et comment en est-il arrivé à ce nouveau forfait, à cette humiliation supplémentaire, à cette indignité, à cette nouvelle conspiration contre son pays, à ce défi extrême à l'endroit des Congolais, gavés quarante ans durant d'un chapelet de slogans (autosuffisance alimentaire d'ici à l'an 2000, une école un champ, agriculture priorité des priorités, etc...), mais toujours dépouillés du minimum vital au profit de la famille du kleptocrate et d'autres de ses proches !

Les raisons coulent de source :

A plate couture il avait été viré, par les urnes et dès le premier tour, par les Congolais en 1992, lors de la première et unique élection présidentielle disputée à ce jour, depuis l'indépendance en 1960. Motifs de cette sévérité, de cette furie des Congolais pour celui qui était au pouvoir depuis treize ans, et qui s'en était emparé par la force et à la suite d'une série d'assassinats de personnalités politiques et civiles : incompétence politique caractérisée, kleptocratie, phobie du droit, de l'État et de la république mais, surtout, carence aigüe en humanité. Parmi les victimes de cette inhumanité, rien que dans le contexte de la prise du pouvoir en 1977, dénombrées en dizaines, un ex-président de la République, un Président de la République en exercice, un Cardinal et plusieurs officiers de l'armée 

À bons frais il s'en était sorti, pouvait-on objectivement conclure, avec un palmarès aussi lourd et toxique, et grâce à l'implication de l'église incitant au pardon. Ce ne furent cependant pas la lecture et la leçon qu'en fera le principal intéressé, Sassou Nguesso qui, complexé, égocentrique, fragile et frustré, inapte à l'introspection, absolument dépourvu du sens démocratique de la vie politique, y verra plutôt, viscéralement, un rejet.

Celui qui, avant de quitter le pouvoir, laissera l'État dans un état de ruine absolue, avec une ardoise économique qui faisait de ce pays, de quelques trois millions d'habitants à peu-près, l'un des plus endettés au monde par tête d'habitants, ne se contentera pas que de cela. Il ne s'empêchera pas non plus d'hypothéquer la principale ressource du pays, le pétrole, pour cinq ans, c'est-à-dire la durée formelle du mandat de son successeur. Comme si cela n'était pas suffisant, il nourrira, fourbira désormais une haine, une vengeance, une conspiration sans nom à l'endroit du Congo et des Congolais qui avaient osé le débarquer du pouvoir en 1992.

C'est principalement au début de l'été 1997, à quelques mois de la présidentielle dont il était convaincu, et à juste titre, qu'elle ne serait pour lui qu'un remake de celle de 1992, qu'il initiera et lancera cette fois-ci une offensive militaire foudroyante. Après avoir, auparavant, tenté en vain de renverser, en octobre 1992 puis en juillet 1993, le nouveau régime qui l'a remplacé le 31 août 1992. En vain, une fois de plus, et pendant cinq mois, de juin à octobre 1997.

Finalement, il se résoudra à radicaliser son obsession de reconquête du pouvoir, avec le soutien de l'ancienne puissance coloniale, par le recours aux forces armées étrangères, les plus féroces de la sous-région. Résultat de l'entreprise criminelle, une hécatombe matérielle et humaine, généralement évaluée, y compris par lui-même, à dix mille morts. La consolidation de celle-ci, à partir de décembre 1998 et les années suivantes, jusqu'avant son auto-validation en 2002, consacrera de centaines de milliers de morts selon différentes organisations humanitaires, dont les fameux « 350 disparus du Beach » ne sont qu'un épisode parmi tant d'autres, parce que répertoriés par le HCR qui en avait la charge.

Ainsi, en dehors du droit et de la démocratie et avec les forces étrangères il avait reconquit le pouvoir, sous les mêmes paramètres il l'exerce, le gère et s'y maintient. Avec, cerise sur le gâteau, le pillage industrialisé et indécent du pays

Telle est la trame qui permet de comprendre le dernier caprice, la partie de plaisir, le dernier pied de nez, la dernière conspiration de Sassou Nguesso et sa cohorte de malfaiteurs à l'endroit des Congolais : la concession de 12 000 ha des terres congolaises, et autres mesures assorties, par le biais de L'ACCORD CADRE DE COOPÉRATION ENTRE LE CONGO ET LE RWANDA, du 12 avril 2022. Une trame qui est permanente, qui s'est aiguisée depuis son retour criminel au pouvoir par la guerre en octobre 1997, qui n'est pas sans lien avec le traumatisme par lui vécu dans la sanction électorale de 1992, et qui justifie depuis lors sa haine, sa soif de vengeance et d'humiliation des Congolais, sa conspiration permanente contre le Congo. Une trame dans laquelle le droit n'est évidemment que de façade. C'est le fil de cette interview...

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 * Si de sérieuses garanties sont prises et ont fait l'objet d'une élaboration chevronnée pour assurer la pérennité de de la concession (ce qui a ainsi fait penser à une cession auprès de nombreux commentateurs), l'éventuelle question d'un différend entre les parties, elle, rapidement énoncée sous l'angle non-contentieux, par sa rédaction très laconique, légère et paresseuse à l'article 14 de l'Accord, est l'illustration même de ce que l'on nomme, en la matière, "Clause de style", c'est-à-dire dernier des soucis des parties. Le résultat est, qu'en définitive, les préoccupations essentielles des parties sont ailleurs, et que nous justifions par, autant, le blanchiment des capitaux que des enjeux de pouvoir, obsessions constantes du régime.

 

 

Felix Bankounda Mpele

Enseignant-Chercheur, Juriste et Politologue, consultant, Constitutionnaliste

 

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