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19 Mar

Congo-Brazzaville : 19 mars 2024 Une pensée pour ces anciens Chaminadiens

Publié par Berijc

Congo-Brazzaville : 19 mars 2024  Une pensée pour ces anciens Chaminadiens

Congo-Brazzaville : 19 mars 2024

Une pensée pour ces anciens Chaminadiens

 

 

Terre des Légendes et des Lumières

19 mars 2024

Une pensée pour ces anciens Chaminadiens,

 

 

Par :   Ouabari Mariotti

 

Elèves du Collège Catholique Chaminade de Brazzaville.

Ci-dessous, Jean Baptiste Tati Loutard, Antoine Ndinga Oba, Jean Pierre Thysthère Tchicaya, Anaclet Tsomanbet, Marie Julienne Eboucka Babackas, André Mbingui Pamelo Munka, Gervais Viaudo Bouiti, Jean Marie Adoua, Dominique Nimi Madingou, Saturnin Okabé, Jean Lounana Kouta, Camille Bongou et Gérard Bitsindou. Simplement quelques noms. S'y ajoute Ouabari Mariotti, le mien dont le profil n'apparaît pas.

 C'est là une mince représentation du très grand nombre qu'étaient, les anciens Chaminadiens, hommes et femmes confondus, au fil des générations qui se sont succédé, dans le prestigieux établissement scolaire Catholique du second cycle des Pères Marianistes. Ne pouvant les énumérer tous, parce que sûr d'en oublier, même si certains bons souvenirs refusent de sombrer dans l'oubli.

Certains de ces anciens Chaminadiens s'en sont allés, les sépultures, peut être en terre natale congolaise, peut être à l'étranger, au terme de bons et loyaux services rendus à leur nation ou ailleurs. D'autres, marqués par le poids de l'âge, quasiment retraités, tiennent encore debout, ou à peine, fiers d'avoir également servi leur pays qu'ils aiment intensément, en dépit des moments difficiles qu'ils traversent et des vicissitudes de la vie.

Membres de la Congrégation Religieuse Internationale Catholique, fondée à Bordeaux, en 1817, par le Bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade, décédé en 1850, les Pères Marianistes font partie de la Société de Marie. Outre le Congo Brazzaville, ils se sont implantés dans une trentaine de pays. Leur mission est orientée vers l'Enseignement Catholique, mais non de façon exclusive. Etant aussi ouverts à tout type d'oeuvre qui leur permet de s'activer à l'enseignement de la foi.

Le Collège Catholique Chaminade de Brazzaville était un établissement d'exception. Il avait de l'allure, l'ensemble des bâtiments bien entretenus, les couloirs, les murs et les sanitaires propres, les salles de classe, balayés, chaque jour, les espaces verts à l'herbe régulièrement tondue. Sa réputation de donner de meilleures chances de réussite à ses apprenants était connue en Afrique Centrale. Un enseignement et un suivi de qualité leur étaient assurés. Il en était de même des conditions d'un bon épanouissement. Les élèves que nous étions ne manquaient pas de trouver, en milieu professoral et au sein du corps des surveillants, une oreille attentive à nos insuffisances. Faire de l'élève un acteur de la scolarité en stimulant sa motivation à prendre des décisions à hauteur de sa personne était l'objectif majeur du collectif des Pères Marianistes. En plus des cours, l'élève interne était guidé et orienté. Il bénéficiait d'un accompagnement pédagogique personnalisé.

19 mars, Jour dédié à Saint Joseph, dans le calendrier grégorien, était célébré chaque année, avec solennité, à Chaminade. La date symbolisait la relation forte, entre Saint Joseph et Guillaume Joseph Chaminade, fondateur de la Congrégation des Marianistes. Jour sans école, les classes, de la sixième en terminale, restaient fermées. Une messe à la Cathédrale Sacré Coeur débutait la journée pour permettre à l'ensemble des Chaminadiens d'avoir une expression commune de la foi. Les filles du Collège Javoueh s'associaient aux Chaminadiens pour la messe, chantée en latin, aux fins d'interpréter et faire partager à l'auditoire les émotions contenues dans les textes des chants grégoriens. S'en suivaient les activités sportives où Chaminade rivalisait avec d'autres lycées et collèges du pays, particulièrement Savorgnan De Brazza et Victor Augagneur de Pointe Noire, dans des disciplines sportives comme le basketball, le volleyball, la course ou l'athlétisme. "CDB", Chaminade doit battre, servait de mot d'encouragement aux sportifs. Des prix étaient décernés aux meilleurs compétiteurs, dont les noms étaient affichés sur des tableaux spéciaux, un mois durant, jusqu'au 19 avril.

Une messe du soir clôturait le 19 mars, toujours, en la Cathédrale Sacré Coeur. Les Chaminadiens étaient alors en devoir moral de remercier Dieu pour toutes les grâces dont, sans cesse, Le Très Haut les comble et les éclaire de sa Lumière. Prière identique en faveur de la Congrégation des Marianistes, des filles du Collège Javoueh et de la communauté congolaise.

Les cérémonies terminées, les élèves externes et les internes avaient quartier libre. Il leur était permis d'occuper leur temps comme ils l'entendaient. Presque tous ralliaient les quartiers de Brazzaville, les internes regagnant en soirée la salle d'études, avant le diner au réfectoire.

Quant à moi, les années où Jean Baptiste Loutard, après son baccalauréat, amorçait sa carrière d'enseignant, plutôt que de sortir de l'établissement, je le rejoignais dans le studio F2, à l'extrémité Sud du dortoir A, donnant sur un terrain de basketball, qui lui était affecté par les Pères marianistes. J'y terminais mon 19 mars en écoutant la musique congolaise des disques vinyle 78 tours que Jean Baptiste Tati Loutard jouait avec un phonographe Pathé Marconi, posé sur une console d'ébène noir. Mon ami Germain Mouala, avec moi. C'était, sans savoir que Jean Baptiste Tati Loutard allait devenir un grand écrivain qui s'inspirerait des chansons des artistes musiciens congolais pour écrire. Autant, pour lui, la poésie sonnerait comme musique, autant la musique évoquerait de manière poétique.

Puisse ce 19 mars 2024, reposer en paix les anciens Chaminadiens qui nous ont quittés. Pour ceux que j'ai connus, leurs noms résonnent à mes oreilles. A ceux qui sont encore en vie, mes regards sont tournés vers eux ce jour. Même attitude à l'égard de nos encadreurs Marianistes, les Pères Joseph Gerber, Pirola Latsarone et Hiebler, les Frères André, Louis, Don Esteban, les Professeurs d'Education Physique et Sportive nos compatriotes Daniel Ovaga et Bécalé qui s'en sont tous allés, chacun selon la loi de son destin. Est inextinguible notre reconnaissance à l'égard de ces encadreurs.

 

Ainsi va la vie. Et Chaminade vivra en nous, les anciens Chaminadiens.

 

Paris 19 mars 2024

Ouabari Mariotti

 

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