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DAC - le portail d'information de l'association Développer Autrement le Congo (DAC).

03 Jan

SASSOU plonge le pays dans le bain de l’austérité

Publié par Berijc

SASSOU plonge le pays dans le bain de l’austérité

 

« On ne peut pas organiser la richesse des uns sur la misère des autres ».

 

Au peuple congolais de vivre dans l’austérité, et au clan l’abondance !!! Il me semble que c’est ce qu’il faut retenir du message de vœux de Sassou Nguesso, Mr. 8% sang, à l’occasion du nouvel an 2017. Au-delà des formules déjà connues qui sont sans cesse reproduites avec une dose soporifique, Mr SASSOU manie à la perfection l’art de museler le peuple ou de le draper d'un  tissu sombre. Gouverner par souci d'efficacité de la justice sociale et de la redistribution équitable des richesses se transforme chez cette oligarchie clanique  gouvernante en un exercice consistant à organiser la richesse pour eux et la misère pour le peuple. Mais c’est quoi l’austérité ? Un responsable politique de notre pays avait dit à une certaine époque : « vivre durement aujourd’hui pour mieux vivre demain »

 

Économiquement et financièrement, ce sont : « … des mesures visant à équilibrer les finances publiques d’un État ou à réduire l’endettement public par une réduction des dépenses de l’État (compressions budgétaires, élimination de programmes, des gels ou des coupes d’embauches ou encore, des coupes de salaire dans les services publics) ».

 

Ce qui est choquant dans cette annonce, ce n’est pas tant le fait d’affronter une austérité presque prévisible au regard de la conjoncture mondiale mais c’est plutôt la légèreté dans les dépenses publique qui frôlaient parfois l’hyperphagie financière. Le Congo est devenu un pays infecté par une forme de gabegie devenue incurable à tel point ne pas voler apparaît comme un tare.

 

C’est sidérant de voir qu’un pays qui a engrangé autant de bénéfice en moins de 17 ans (on nous parle de près de 11.000 Milliards de F.CFA en 15 ans) et que l’on nous annonce des mesures drastiques pour palier à la crise du pétrole. Mais qu’avons-nous fait de toutes ces réserves d’argent qui devraient nous secourir en cas de coup dur comme présentement ? Où sont passés les 4700 milliards mis de côté pour les générations futures annoncées en grandes pompes ?

 

Sous un autre angle, la prise de vue nous fournit une interprétation que nous pouvons faire transparaître de la situation économique, sociale et culturelle de notre pays, sont les difficultés récurrentes de décollage malgré l’aisance financière générée depuis les années 2000, leurs activités respectives génératrices de valeurs sont très critiques ou complètement inexistantes. Le seul et unique revenu dégagé est celui des hydrocarbures qui d’ailleurs est utilisé à des fins égoïstes de préservation de pouvoir. Par contre, on gave le peuple et certains observateurs profanes de breuvage inutiles pour mieux légitimer des visions archaïques, on fait appel à la raison de la force agitée telle une menace si on n’écoute pas le diktat voulu par l’oligarchie clanique. Et surtout on ne parle pas de l’alternative crédible qui est proposée : elle dérange trop l’ordre établi.

 

Lorsqu’on scrute notre pays de l’extérieur les premières observations s’orientent vers une profonde érosion morale de la société congolaise. On a érigé au sommet de l’état comme modèle de gouvernance l’immoralité, le vol, les détournements des fonds publics, la gabegie, la corruption et bien d’autres tares…

 

En effet, les membres du clan font de la perversion et la médiocrité des barrières financières érigées pour mieux assoir le pouvoir et mieux contrôler le peuple. L’impunité et la corruption règnent en vertus indissolubles par une progéniture qui régentent en monarques. L’injustice devient le droit reléguant la vertu au second plan. Ainsi, les vertueux sont mis à rude épreuve au quotidien les poussant même à douter de ce qui est bon ou pas. Car leurs capacités d’endurances sont sans cesse écorchées. La sérénité est bafouée installant ainsi dans les mœurs congolaises le doute négatif permanent. On fait la part belle aux renégats qui retournent tous les jours leurs vestes pour plaire au monarque.

 

Rigueur et vérité : Sassou et son clan continuent à grande marée de la saignée du trésor

On croyait qu’avec la crise, le pouvoir de Brazzaville avait enfin pris conscience de la nécessité de réduire le train de vie l’état. Erreur !

 

La vraie austérité que nous vivons dans notre pays est cette immoralité qui gangrène au sommet de l’Etat et à tous les sphères de l’économie congolaise. Comment voulez-vous que ça aille autrement lorsque le donneur de leçons, Mr 8% sang, fait sortir des caisses de l’Etat en crise la somme de 1 560 000 000 F. CFA (un milliard cinq cent soixante millions de francs CFA) pour aller juste observer les cendres de Fidèle Castro à Havane (Cuba). En plus, Sassou sort du Trésor Public, 235 000 000 F CFA pour corrompre des soi-disant « notables et sages » du pays pour chercher à ramener la paix dans le POOL alors que c’est lui-même Sassou qui attise la terreur en allant bombarder et tuer les filles et fils de cette région en avançant le prétexte de chercher à arrêter le pasteur NTOUMI.

 

356 000 000 F CFA sont sortis du trésor public pour l’achat des antirétroviraux alors que les patients souffrant du VIH-SIDA ne reçoivent plus de médicaments et les travailleurs du CNLS sont en chômage.

 

La grille des dépenses du Ministère des finances du mois de novembre 2016 est une illustration de la gabegie au sommet de l’Etat.

 

Pire, le gouvernement met en lumière les voleurs, les violeurs, les malfrats…. ! Ces crimes économiques qui étaient hier frappés de l’onction de la honte, de l’indignité et dont le poids du regard sociétal n’exprime rien d’autre que le signe d’un déshonneur immense. Observons-nous dans le comportement des BOUYA, KIKI SASSOU, ONDONGO, ITOUA, Claudia SASSOU, OBA Pierre et autres, un minimum de respect de valeurs qui jadis fondaient notre société telle : le respect de biens d’autrui, l’honnêteté, l’humilité ….? Absence de volonté, excès de zèle, laisser-aller, l’administration congolaise est devenue un gigantesque défouloir de tout.

 

Les usagers sont traités avec la plus inqualifiable des attitudes désinvoltes qui soit, sans que cela n’interpelle les autorités au contraire sont encouragés par des actes les inimaginables qui soient. La société congolaise perçue en 2017 est une société à l’abandon, en perpétuelle usure morale et décrépitude telle a l’image d’un « président » dont la honte est devenue une seconde nature.

 

On nous demande de l’austérité et la rigueur, nous ont-ils expliqué pourquoi nous en sommes là ? Pourquoi ce qui marche dans les autres pays africains de la même zone et aux statistiques macro-économiques comparables, comme le RWANDA, la GUINÉE EQUATORIALE par exemple pour ne citer que ceux-là ne l’est pas pour un pays de plus 4.000.000 d’habitants ?

 

L’austérité dont il nous parle n’est rien d’autre que le refus de reconnaître la mauvaise gouvernance qui transforme le pays en une plaie dont on nous refuse le traitement.

 

Ainsi pour paraphraser, mon jeune frère, Gracias DUNN qui avance qu’ « Au Congo le SMIG est officiellement de 90000 FCFA. Et, dans ce pays, un ministre de rang normal perçoit mensuellement 12.000.000 FCFA quand celui relevant du rang de ministre d'état perçoit mensuellement 15.000.000 FCFA. Ce qui implique qu'un congolais vivant du SMIG devra travailler 133,33 mois, soit 11 ans de sa vie pour avoir le salaire mensuel d'un ministre d'un rang normal, et travailler 166,66 mois, soit 14 ans de sa vie pour avoir le salaire mensuel d'un ministre d'état. En termes de finances publiques, on sait par où la rigueur devra commencer. C'est cela le leadership par l'exemple. »

 

Le constat est alarmant et très inquiétant. C’est une société congolaise fragmentée en mal d’ambition collective qui se dessine chaque jour en creusant progressivement une atmosphère soupçonneuse et désarmante. Cette situation, connue de tous, provoque aujourd’hui un sentiment de repli sur soi, une volonté manifeste de se protéger de l’autre avec en toile de fond un sentiment sous-jacent d’injustice. Désormais, ceux qui respectent la loi sont parfois moins bien traités que ceux qui la bafouent quotidiennement. L’émergence d’un sentiment de « Racisme social » voit le jour mettant en concurrence les Congolais non pas pour faire éclater l’excellence au travail, mais bien pour encourager la frustration et la médiocrité. Les relations entre les Congolais et leur Administration sont devenues tellement sombres que seules les personnes les plus initiées aux méthodes de l’ethnicisme, du régionalisme, du clanisme, du clientélisme, du forcing, etc. peuvent espérer obtenir gain de cause dans leurs démarches.

 

Ainsi, Sassou et sa bande de voleurs sont peut-être dans leur rôle quand ils nous appellent à l’effort et à la rigueur pour faire face à la crise économique. Mais, quand on lance des appels à la vertu, il faut montrer soi-même l’exemple.

 

Aussi, nous ne devons donc pas se contenter de dénoncer et critiquer les dictatures, en espérant des solutions immédiates. Nous devons d’abord et surtout s’armer de ces valeurs morales et s’immuniser par ces vertus de patience et d’endurance, afin de ne plus constituer une simple pépinière de victimes mutables, qui fournit, à la demande de la dictature, de nouveaux tyrans et nouveaux prédateurs, pires que ceux qui sont insultés aujourd’hui.

 

Vraiment le Congo a besoin du renouveau …..

 

Jean-Claude BERI

contact@dac-presse.com

 

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