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DAC - le portail d'information de l'association Développer Autrement le Congo (DAC).

01 Jan

Plaidoiries pour un Changement de cap en 2012 (2)

Publié par Berijc

 

JCB« La vérité ne peut-être entre les mains d’une seule personne. »


Favoriser une démocratie consensuelle et solidaire

 

L’absence de culture démocratique au sein des différents partis congolais nuit gravement à l’émergence d’une nouvelle classe de dirigeants. Les règles élémentaires sont presque bannies de gré. Pas de débat, les rencontres avec les élus sont sélectives, le règne de la cooptation, de la fermeture et de l’opacité sont des méthodes privilégiées. Au final, le changement pour refonder une démocratie consensuelle, solidaire et réelle devrait provenir d’une coalition de jeunes  politiques libres de débattre et de s'organiser.

 

L’étouffement de la parole des jeunes au sein des partis fait perdurer une conception idéologique complètement en décalage avec la réalité. Ces partis sont devenus des machines de guerre électorale au service d'ambitions personnelles successives des leaders autoproclamés de ces partis. Comme,  il fallait s’y attendre ce verrouillage mortifère a encouragé la montée des clivages sectaires anti-démocratiques.

 

Il est donc impérieux d'aérer la démocratie congolaise. Le verrouillage du système politique, national et local, par ces partis  est tel que le changement ne pourra venir que de l'extérieur. La première étape est de renverser la table lors de l'élection législative en 2012, en élisant des députés  qui ne soient pas issus de ce système, et de faire émerger ensuite une nouvelle génération à l'occasion des élections futures (présidentielle par exemple).

 

Le nouveau clivage doit provenir de tous les jeunes  de tous les partis  qui pensent pouvoir  perpétuer la restauration des valeurs et de la dignité des libertés individuelles. Il nous faut sortir du débat politique clanique, régionaliste, très encadré, autocensuré et finalement anti-démocratique  auquel nous avons droit au Congo. Un débat qui privilégie le culte de la personnalité ne peut être un débat démocratique.

 

Ce système annihile la mesure, la raison, le bon sens de triompher. Un système qui exclut  la critique constructive en favorisant un suivisme aveugle conduisant à la perdition. La vérité ne peut-être  entre les mains d’une seule personne.

 

Dans notre pays  aujourd'hui, il n'y a pas de véritable indépendance du législatif par rapport à l'exécutif. Les principes et les orientations qui ont toujours  été ceux de Denis SASSOU NGUESSO  pendant les nombreuses  années de son règne, vont, sans l’ombre d’un doute pour le confirmer, dans un sens directement opposé à une idée raisonnable de bonne gouvernance.

 

Il est inadmissible d’assister aujourd'hui à ce pseudo démocratie où la concentration des pouvoirs est entre les mains d'un seul homme. La fonction présidentielle, telle qu’elle est conduite par Denis SASSOU NGUESSO, est à remettre en cause. Faire de la fonction présidentielle une fonction partisane, par exemple que le président participe au congrès d'un parti politique ou réunisse officiellement les  membres du bureau du PCT, est un manquement grave. Le pays a besoin d'un lieu de recours aseptisé de toute tentation sectaire et partisane, où tout le monde se retrouve, majorité et opposition.

L’inobservation de cette règle conduit à des dérives comme notre assemblée qui n’est pas autonome,  car elle ne puise pas sa force dans ses  idées mais sur une  allégeance au « président de la République ».

Sommes-nous capables de parler développement du Congo si nous sommes incapables de nous asseoir autour de la table pour réfléchir aux conditions qui devraient permettre à notre pays de bénéficier et redistribuer les richesses générées actuellement ?  C'est-à-dire, mettre en place un système démocratique actif qui permette de protéger les citoyens et encourager la renaissance d'une agriculture congolaise et non celle prostituée aux étrangers, d'une industrie et de services pour les congolais et non encourager l’envahissement des entreprises occidentales qui accentuent l’exploitation des congolais, prendre des mesures capables d'aller autant que possible vers le développement national ?

 

Que l’on ne s’y trompe pas le silence actuel n’est qu’un calme avant la tempête populaire. Actuellement les congolais s’organisent, établissent des groupes de réflexions, se concertent de la solution à entrevoir pour pouvoir rendre effective l’expression de la nation congolaise qui est présentement bafouée et humiliée.

 

Le changement passe par une revalorisation de la jeunesse


«… toute la jeunesse congolaise de se mobiliser pour porter plainte contre  le ministère de l’emploi, de la jeunesse, et de la justice. Une plainte pour non-assistance à génération en danger pour avoir ainsi bradé leur avenir, hypothéqué leur chance, privé d’un emploi digne et méritoire. »

Il ne serait pas prétentieux ni même injustifié de dire que la situation de la jeunesse congolaise est aujourd'hui confinée dans  une arène de désespoir. L’on dirait, que le Congo n’est pas le seul cas dans le genre et que la crise économique qui secoue les grands de ce monde n’épargne pas notre pays. Cet argument à lui seul ne justifie pas la dérive de la société congolaise que bon nombre de nos compatriotes dénoncent.

Le système politique de notre pays favorise l’exclusion des jeunes dans les débats politiques. Ceci pour éviter que ces derniers viennent avec leur argumentaire poser leurs vrais problèmes. Il fut un temps où les jeunes entraient dans la vie avec des chances réelles, où leurs parents leur garantissaient au moins qu'ils pourraient défendre leurs chances, où la société était organisée. Une société qui traçait la voie du bas vers le haut, ouverte à tous selon votre prédisposition,  vos compétences, votre ardeur dans l’effort. Une société qui octroyait la bourse, les stages, les formations selon une règle simple: celle de la méritocratie républicaine. Aujourd’hui le système en vogue dans notre pays a ouvert la boîte de Pandore, qui nous pousse à faire ressortir les démons qui sont dans cette prévalence ethnique, partisane ouvrant en même temps la voie au délitement, à la dépravation, à l’insoumission, à l’intolérance de la jeunesse. Notre société devenue incompréhensible en manque de repères qui  rendent  la navigation des jeunes dans celle-ci plus complexe si l’on n’est pas en possession des bonnes armes.

 

Quel cursus opté?  Quelle école, lycée, ou université ? Quel diplôme ? Les uns savent et les autres ne savent pas. Ceux qui savent ce sont les enfants des politiciens nantis et hommes d’affaires au service des réseaux mafieux et du clan au pouvoir. Ceux qui ne savent pas ce sont les laisser pour compter d'aujourd'hui et de demain et c’est la majorité de la jeunesse.

 

Comment comprendre que deux jeunes issus d’une même formation suivie au Maroc, l’un se retrouve directeur de cabinet dans un ministère  et l’autre vendeur de cartes téléphonique ? Parce que l’un bénéficie d’un favoritisme ethnique qui lui ouvre les portes. Nos jeunes se heurtent sur une absence de revalorisation, un manque d'emploi. Combien de familles sont ainsi humiliées en ayant dépensé pratiquement toutes leurs économies pour faire voyager leurs enfants afin qu’ils étudient. En retour, en ayant obtenu soit un bac+3, bac+4, quelquefois bac+5 ou plus, sont désemparés, abandonnés, sans une quelconque perspective d’avenir. Ceci, parce que le système a façonné le chemin de la réussite à sa guise en favorisant les siens.  En semant sur le parcours de nos jeunes des dos d’âne, des trous de perdition, des passages à l’aliénation, la soumission, la prostitution… Et ceux qui peuvent les surmonter n’ont pas besoin d’un bac+5, juste être nés avec une fourchette en or, d’être d’une famille de nom du pouvoir, faire allégeance au clan dominant,  voilà la pire injustice qui nous pousse à prôner le vrai changement. Avec un taux de chômage, l’un des plus élevé d’Afrique centrale, le Congo est un pays malade de son système partisan. Il n’y a de quoi être fier de cette situation.

 

A l’allure où vont les choses avec cet endettement colossal, l’avenir de notre jeunesse, à défaut d’être déjà sacrifié d’avance , est tout au moins chargé  de sacs de béton. Un poids en plus que nos jeunes ne pourront surmonter sans des grands efforts. Car l’exigence de prélèvement que feront peser les banques chinoises, françaises, malaisiennes, singapouriennes,  vietnamiennes,  sud-africaines et autres condamneront notre jeunesse pour des dizaines et des dizaines d’années. Avant même d’exercer un emploi nos jeunes doivent se préparer à rembourser ce que les autres enfants du clan gaspillent sans compter et ce que leurs pères détournent pour des soirées mondaines indécentes. Nous refusons que ce système nous laisse comme héritage une génération que l'on a ainsi sucé, ruiné, maltraité, privé de toute  sa substance.

 

Cette jeunesse réclame réparation et surtout exige qu’un changement de cap qui améliore leur condition s’opère pour 2012. Elle demande à toute la jeunesse congolaise de se mobiliser pour porter plainte contre  le ministère de l’emploi, de la jeunesse, et de la justice une plainte pour non-assistance à génération en danger pour avoir ainsi bradé leur avenir, hypothéqué leur chance, privé d’un emploi digne et méritoire. Ça sera là,  le vrai changement de cap qui  passe par une revalorisation de la jeunesse.

 

Jean-Claude BERI, www.dac-presse.com

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