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DAC - le portail d'information de l'association Développer Autrement le Congo (DAC).

21 Apr

Congo-Brazzaville: Sassou Nguesso et les prémisses de l’éclipse d’un pouvoir dictatorial

Publié par Berijc

"Un individu conscient et debout est plus dangereux pour le pouvoir que dix milles individus endormis et soumis" MAHATMA GANDHI

 

 

Denis Sassou Nguesso assit son pouvoir moribond, clanique, sanguinaire et dictatorial avec la complicité cancéreuse de l’ensemble des membres de son clan. Le clan Sassou règne sans partage depuis octobre 1997 à l’issue d’un coup d’état au moyen de la terreur, la peur, les assassinats, les empoisonnements, de la corruption, de l’achat des consciences et l’endormissement des esprits fertiles. Denis Sassou Nguesso se fait passer pour un « Kani » et les membres du clan le vénèrent comme un sauveur. Il est l’homme providentiel de la république. De ce fait, il est irremplaçable et aucun autre congolais ne peut diriger le Congo en dehors de Sassou Nguesso. Ainsi, le kani tend ses tentacules en théorisant à l’extrême avec l’idéologie de « Tosa o liya mpé o bika » et de « moro o bosso » (1)


Les dictateurs finissent mal


 

Denis Sassou Nguesso et son ami M. Kadhafi

« La mort de Kadhafi est un exemple de la fin souvent tragique, de tous ceux qui maintiennent leur peuple sous la dictature »

Après les cinquantenaires des indépendances de la plupart des  pays africains,  l'on est encore à se demander  quelle leçon avons-nous tiré de la fin  de l'esclavage,  de la fin des mono-partis, de la fin des privilèges des pouvoirs autoritaires des années 1970 et 1980 ?  Cela ne s'est pourtant pas passé en douceur pour certains dictateurs. Beaucoup, dont les souvenirs sont encore frais dans nos mémoires nous rappellent,  les tristes fins conduisant à la déchéance de Idi Amin Dadda, Jean-Bedel Bokassa 1er, Mobutu Sese Seko, Pol Pot, Samuel Doe, Charles

Taylor, Mouammar Kadhafi, etc sont restés des scènes traumatisantes pour leurs proches et familles. Quelques fils de dictateurs ont réussi à s'accrocher à l'entreprise familiale, notamment Bachar al-Assad de la Syrie et Kim Jong Il en Corée du Nord, Faure Gnassingbé, Ali Bongo… Leur règne est-elle glorieuse ?

 

 

Maréchal Mobutu Sese Seko

Les enfants de Bedel BOKASSA 1er ayant déjà connu l’exil ont connu récemment  l’humiliation en perdant leur château de la région parisienne. Aujourd’hui livrés à eux-mêmes dans un dénuement affligeant ils survivent dans la ville  en s’accrochant à la vie. Ceux de Moubarak encagés avec leur père  sont contraints de ravaler leur indécente insolence et surtout le mépris qu'ils vouaient au peuple égyptien. De même,  les fils Kadhafi n’ont pas non plus  été épargnés de la vindicte populaire d'un peuple qu'ils ont muselé  pendant plus de 40 ans.

 

La fuite moins glorieuse de Bozizé à travers les savanes et forêts de la Centrafrique pour se retrouver la queue entre les jambes au Cameroun sollicitant l’asile politique. Ces enfants aujourd’hui sont dispersés, à travers l’Afrique centrale, la peur au ventre.  Enfin Karim Wade, le fils d’Abdoulaye Wade interpellé lundi soir et placé en garde à vue avec une fortune estimée à 694 milliards de FCFA, soit plus d'un milliard d'euros. L’a-t-il gagné en travaillant ou en héritant de son père sur qui pèse de nombreux soupçons de malversations et détournement ?  Telle est le dilemme.

Empereur Jean-Bedel Bokassa 1er

Aujourd'hui on trouve de nombreux congolais qui défendent le mode clanique de gestion du pouvoir au Congo-Brazzaville. Demain, ce seront les mêmes qui s'en étonneront comme nous le sommes en regardant les frasques de l'empereur Bokassa 1er en Centrafrique....

 

Ces situations doivent  servir de base de méditation pour le clan et fils de Denis Sassou Nguesso qui  ont mis les mains basses depuis plusieurs années sur toutes les richesses congolaises. Seront-ils plus ouverts à l'appel incessant du peuple qui réclame une juste et équitable répartition des richesses nationales et l'ouverture d'un vrai dialogue populaire pour pacifier le pays ? Resterons t-ils insensibles aux appels au dialogue?  Se rendent-ils compte que les régimes policiers, autoritaires et dictatoriaux, qui étranglent  le peuple dans un système de « broyeur d'initiative,  d'ambition et de liberté » même les plus féroces du monde,  ne résiste pas à la révolte populaire. Le clan Sassou a-t-il la magnanimité d’interpréter les signes avant-coureurs de la fin d’un pouvoir dictatorial ?

 

Christel Denis Sassou Nguesso, le temps de la méditation….


Sassou Nguesso, le kani

En y réfléchissant l'on peut facilement arriver à déduire que notre débat sur la démocratie risque de se pervertir si nous nous égarions des vrais objectifs. Il est évident, au regard de la grogne qui gagne un peu plus le Congo " votre " politique, dont vous vous  estimez être bien rodés et indéboulonables, dont vos courtisans sous l’emprise du « Tossa o lia mpé o bika, obéis si tu veux manger » vous prédissent que l’inverse serait « insalamable » n'est en réalité qu'une succession d'erreurs, de mauvais choix, de malversations, de corruption, etc  qui étouffent et asphyxient le peuple congolais. Ce n'est qu'un château de cartes qui vous protège.  Les congolais sont-ils prêts à accepter un fils Sassou  lui succéder ? Plus dure sera la chute !

 

On le murmure dans certaines officines que l’idée ne serait plus seulement en  chantier. C’est d’une arrogance et d’un mépris qu’est simplement ce fou projet de faire croire aux 4 300.000 congolais que « Mwana Ndéya serait le plus qualifié pour diriger le Congo demain ». Eh oui c’est son nom de campagne, de propagande, le cri de guerre qu’il croit fermement, le conduira à occuper le fauteuil de son père. L’enfant de l’espoir pour continuer l’œuvre grandiose de son père est né. Quelle arrogance !!!!! Karim Wade, c’est Karim Wade, avec « Mwana Ndéya c’est « insalamable », le mot à la mode dans les contrés où la  promesse et la désillusion ne font qu’un.

 

La perspective d'une succession clanique  est assez  néfaste pour le pays  qu’il ne serait pas faux de dire qu’elle serait la mèche qui enflammera l’indignation populaire. Sans pour autant entrer dans une course aux dénigrements, que retient-on de « Kiki » : l’enrichissement illicite, les biens mal acquis, la corruption, son élection tronquée à la députation d’OYO,  …..On se le demande ?

 

Tout jeune député, Denis Christel, donc, le fiston de Sassou – surnommé le prince héritier -  est, par la grâce de son papa, numéro deux officiel de l’entreprise pétrolière d’État, mais patron officieux de cette machine à cash. L’or noir devenu la ressource du clan Sassou…Un pédigrée qui lui octroie tous les droits. Voilà ce qu’il est venu  vanter à Paris. Après papa, c’est moi, ce qui veux dire que le pétrole de papa ça sera à moi bientôt, respectez moi et rien ne changera. On s’est souviendra d’un certain « Papa m’a dit… » ressemblent à des citadelles inviolables. Voilà encore un bon million qui échappe au peuple congolais. « Denis Christel Sassou a en effet attribué à ses trois enfants, Ilona-Anaëlle (née en 2004), Lily-Anne (2006), et Denis-Ylan (2008), des contrats d’assurance-vie ouverts dans la filiale de Barclays, Barclays-Vie, et les a tous rachetés fin janvier 2012. Les montants de rachat (brut) ne sont pas négligeables : 358 000 euros pour la première, 354 000 euros pour la seconde et 248 000 pour le dernier. Et, comme le signale Tracfin, les fonds se sont envolés. Pas au Congo, mais au Liban. Le pays du secret bancaire où les banques» Sassou Nguesso : des bien mal acquis de père en fils par Laurent Léger Charlie Hebdo du 26 décembre 2012. (2)


Ce n’est plus un secret pour personne qu’au Congo, avoir un comportement intègre est simplement un non-sens. Tous les  responsables politiques voguent aux antipodes de l’indécence politique.

 

Le choix face à un pouvoir finissant de Denis Sassou Nguesso


Les mauvais choix sont ces choix qui finissent avec un résultat négatif tandis qu'un bon choix a des conséquences excellents.

En réalité, la démonstration  faite à Paris récemment montre à quel point que Denis Sassou Nguesso et son clan ne sont entourés que des lécheurs de bottes. Ces personnes peu fiables rusent de tous les stratagèmes d’une manière ou d’une autre qui conduisent vers un dilemme indénouable.  En vous ridiculisant en chantant à longueur de journée des louanges teintées d'une médiocrité digne de prestidigitateurs véreux, ils vous obstruent la vue pour ne pas vous  rendre compte que notre pays est  sclérosé par l'autoritarisme et les antivaleurs. Ces mêmes lécheurs de bottes seront également les premiers à vous pousser vers l'abîme et ceci  afin que vous puissiez  perdre pied pour rejoindre l'exil où vous serez la risée de ces mêmes lécheurs de bottes. Ainsi, ils n'auront ni de compte à rendre ni de remords à se faire.

 

« Le pouvoir de Denis Sassou Nguesso est finissant, il faut lire les signes du temps. Face au déficit de l'autorité de l'état, Sassou Nguesso impose l'autoritarisme. Comme riposte à ce pouvoir mourant, le peuple congolais doit méthodiquement se lever et bien s'organiser, pour éviter le prolongement du règne du clan Sassou et absoudre les tares de ce pouvoir: La peur et la haine de l’autre, l’ethnocentrisme, la récompense de la médiocrité, les assassinats, les empoisonnements, les arrestations arbitraires pour cause d’opinion, la trahison, le culte de la personnalité et du gain facile, la corruption, l’obsolétisme du programme économique et social, la dépravation des mœurs, la pauvreté, le chômage exponentiel des jeunes, le manque d’intégrité et de patriotisme(3) sont autant de raisons qui puissent nous rassembler contre ce pouvoir.

 

Il est peut-être temps de faire le choix d'une justice équilibrée, d'une pacification du pays aseptisée de toute manipulation corruptrice, de toute préférence clanique lorsqu’il s’agit des nominations,  de prôner le chemin d'une véritable réconciliation par un vrai dialogue avec tous les congolais, d'œuvrer pour une justice sociale et proche des aspirations du peuple congolais, bref de vous reformer pour être des hommes différents incarnant l’avenir.  La société congolaise doit maintenant transcender cet épisode dramatique de la guerre à la paix ou encore entre le régime autoritaire et  la démocratie. Nous devrions apprendre à faire face  à un passé enraciné dans les injustices ethniques et les anti-valeurs tout en œuvrant pour  les droits de l'homme et une justice équitable. Il faut dénoncer ensemble que l'absence de démocratie et l'Etat de droit au  Congo-Brazzaville sont incontestablement la cause du désordre politique et institutionnel que nous traversons depuis plus d'une quinzaine d'année.

Cela  prendra  le temps ou peut-être pas. Une chose est certaine les expériences des peuples arabes qui ont vécu  durant des années sous le joug de  leurs victimaires interpellent plus d'un africain en général et congolais en particulier.

 

C'est l'occasion de passer un message d'unité et de réconciliation véritable pour asseoir une paix durable au Congo-Brazzaville. Serions-nous fiers si demain le Congo présentait aux yeux du monde les images d'effondrement des édifices de la répression, de l'injustice et la corruption  dans un bain de sang que l'on peut éviter ? Le dialogue pacifique n'est-il pas préférable aux choix sectaires et répressifs  qui souvent conduisent à adopter  des comportements suicidaires par orgueil,  par excès de zèle, ou par un complexe de supériorité malsain ? Nous croyons profondément pour le dialogue national, la réconciliation est à la fois une nécessité et une urgence.  Ce sont là les seules armes les plus sûres pour permettre à ce pays si riche mais pauvre de se reconstruire dans l’harmonie, la loyauté, faire rayonner une plus grande réciprocité sociale et économique.

 

Jean-Claude BERI, contact@dac-presse.com

 

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(1) - Marion Michel Madzimba Ehouango : …Le fait de stigmatiser sans discrimination des gens qui n'ont rien à voir avec les procédés qui tiennent plus de pratiques maffieuses et claniques plutôt que d'une communauté ethnique à proprement parler, détériore la rigueur de toute analyse, qui autrement serait plus pertinente.
Vous êtes-vous demandé une seule fois pourquoi tous ces laissés pour compte d'un pouvoir continuent malgré tout de le soutenir ? Je pense que l'amalgame que vous faites entre les honnêtes gens du nord et leurs parents voleurs, les placent dans des postures telles que la perspective post Sassou de règlement de compte sans discernement ne leur laisse aucun autre choix que de céder aux caprices de ce pouvoir corrompu...C'est là toute la subtilité de l'idéologie de...."Tosa o lya mpé o bika ".
"Tosa o liya" est une stratégie qui consiste à infliger les pires des humiliations aux gens du nord qui refusent de pactiser avec ce pouvoir. Ainsi les cadres placés dans ces conditions se retrouvent peu à peu marginalisés de leurs groupes (parfois des familles se disloquent !) accusés d'être rendus responsables de ce que les membres de la famille ne profitent pas de la "prospérité ethnique".
Vous comprenez alors pourquoi tous ces jeunes du nord qui n'arrivent pas à intégrer le système disent qu'ils n'ont pas de "morro o bosso ! " ( Un homme devant soi !"....c'est à dire un piston ! Pour mieux combattre un système il faut faire l'effort d'en maîtriser les arcanes.

(2) » Sassou Nguesso : des bien mal acquis de père en fils par Laurent Léger Charlie Hebdo du 26 décembre 2012

(3) - Congo-Brazzaville : L’illusion de l’homme providentiel

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